Un chiffre brut, sans détour : 0 %. C’est le taux de l’impôt sur le revenu pour les particuliers aux Émirats arabes unis. Ce vide fiscal attire chaque année, en toute discrétion, une foule grandissante de Français, entrepreneurs, freelances, indépendants, venus chercher ce que la fiscalité hexagonale ne leur offre plus.
Mais la réalité ne s’arrête pas à cette simple statistique. Résidence fiscale, convention bilatérale France–Émirats arabes unis, obligations de déclaration : derrière la façade séduisante, le parcours du nouvel arrivant se révèle bien plus nuancé. À chaque statut, à chaque activité, à chaque lien entretenu avec la France, correspondent des règles particulières. Naviguer entre ces lignes demande une attention de tous les instants.
Dubaï, une fiscalité atypique : ce qui change pour les expatriés
À Dubaï, la fiscalité ne s’embarrasse pas des schémas européens. L’impôt sur le revenu pour les personnes physiques n’existe tout simplement pas. Que l’on soit salarié ou chef d’entreprise, aucun prélèvement local ne vient entamer la rémunération personnelle. Pour les candidats à l’expatriation et les stratèges du patrimoine, l’effet d’appel est saisissant.
Ce choix de s’installer à Dubaï n’a rien d’anodin. Les avantages fiscaux ont déjà convaincu des milliers de Français de tourner le dos au système français. Obtenir le statut de résident fiscal à Dubaï passe généralement par la création d’une société sur place ou la signature d’un contrat local, le tout permettant l’obtention du précieux visa de résidence. Dès lors, l’imposition change radicalement : ni prélèvements sur les salaires, ni impôt sur les plus-values. Dubaï se hisse parmi les paradis fiscaux au sens littéral du terme.
Mais cette perspective flatteuse ne doit pas faire perdre de vue la vigilance nécessaire. Tout Français installé à Dubaï doit examiner en détail sa situation vis-à-vis de l’administration de Bercy. La résidence fiscale reste le point clé : garder un foyer, des liens économiques ou familiaux en France peut entraîner la persistance de certaines obligations fiscales. Basculer du modèle français à celui des Émirats arabes unis suppose une connaissance fine des critères administratifs si l’on veut éviter les déconvenues fiscales.
Quels impôts pour les résidents étrangers à Dubaï ?
Vivre à Dubaï, c’est expérimenter une fiscalité radicalement différente. Le résident fiscal étranger ne subit aucun impôt sur le revenu. Pas de déclaration annuelle, pas de prélèvement automatique : la fiscalité dubaiote tranche net avec la complexité française. Les expatriés bénéficient donc d’une exonération totale sur leurs revenus personnels.
Il serait toutefois trompeur de croire que toute fiscalité a disparu. Depuis 2023, les entreprises sont soumises à un impôt sur les sociétés de 9 % si leurs bénéfices dépassent un certain seuil. Les sociétés installées dans les zones franches, elles, continuent de profiter d’exemptions, à condition de limiter leurs activités au marché international. Ce système séduit les entrepreneurs en quête d’optimisation fiscale.
Des prélèvements indirects demeurent. La TVA, fixée à 5 %, s’applique à la plupart des biens et services. Certains secteurs, comme l’immobilier ou le tourisme, supportent des taxes spécifiques, droits d’enregistrement lors de l’achat d’un bien, taxe de séjour dans les hôtels.
Enfin, tout professionnel doit s’acquitter de frais pour obtenir les licences commerciales nécessaires à l’exercice d’une activité. À Dubaï, l’absence de fiscalité directe ne signifie donc pas la disparition de toute contribution : taxes sectorielles et charges administratives restent des sources de financement public bien présentes.
Entreprendre à Dubaï : quels avantages fiscaux concrets pour les Français ?
Créer une société à Dubaï attire chaque année davantage d’entrepreneurs venus de France. Ici, deux cadres dominent : le mainland et les fameuses zones franches. Chacun propose ses propres règles et ouvre des perspectives inédites pour qui souhaite développer son activité loin des complexités européennes.
Les zones franches offrent un package attractif : exonération d’impôt sur les sociétés pendant plusieurs années, possibilité de rapatrier librement les profits, et détention à 100 % du capital par des étrangers. Ce modèle est prisé par les porteurs de projets digitaux, les consultants ou les sociétés de services tournées vers l’international. Pour viser le marché local, la structure mainland est incontournable : depuis 2023, elle est soumise à l’impôt sur les sociétés à hauteur de 9 % dès 375 000 AED de bénéfices annuels.
Voici les avantages concrets qui séduisent les entrepreneurs :
- Les dividendes versés par une société à Dubaï ne subissent aucun prélèvement.
- Aucune retenue à la source sur les flux financiers vers la France ou ailleurs.
- Une TVA plafonnée à 5 %, sans charges sociales sur les salaires.
Ce cadre fiscal allège drastiquement les charges fixes, ce qui renforce la compétitivité des entreprises françaises désireuses de conquérir de nouveaux marchés. Attention toutefois : la convention fiscale France–Émirats arabes unis impose de prouver, documents à l’appui, sa résidence effective à Dubaï pour éviter toute remise en cause par l’administration française.
Convention fiscale France–Émirats arabes unis : comprendre les implications pour votre situation
La convention fiscale entre la France et les Émirats arabes unis façonne les règles d’imposition pour les expatriés, entrepreneurs ou détenteurs de revenus dans les deux pays. Ce texte, parfois obscur, reste la clef pour éviter la double imposition. Tout repose sur le partage du droit d’imposer, selon l’endroit où vous êtes considéré comme résident fiscal.
Avant toute démarche, il convient de déterminer votre résidence fiscale. Les critères sont stricts : lieu du foyer, durée du séjour, centre des intérêts économiques et personnels. Si vos attaches principales restent en France, l’administration continuera de vous considérer comme résident fiscal français. Pour être reconnu résident fiscal à Dubaï, il faut démontrer un transfert effectif du centre de gravité de ses intérêts économiques et personnels, emploi, biens, activités professionnelles, vers les Émirats.
Les situations les plus fréquentes sont les suivantes :
- Un résident fiscal à Dubaï n’est pas soumis à l’impôt sur le revenu aux Émirats, ni en principe en France, à l’exception des revenus de source française.
- La France conserve le droit de taxer les revenus immobiliers situés sur son territoire ou certaines plus-values, même en cas d’expatriation.
Il faut aussi prendre en compte l’exit tax pour ceux qui transfèrent leur patrimoine hors de l’Hexagone. La convention prévoit des mécanismes de crédit d’impôt pour éviter la double taxation de certains revenus mondiaux. Un faux pas dans la déclaration ou une mauvaise interprétation de la convention peut coûter cher. S’entourer d’un fiscaliste aguerri à la fiscalité internationale n’a rien d’un luxe superflu.
Choisir Dubaï, c’est choisir un modèle fiscal qui détonne, mais qui exige méthode et prudence. À chacun d’écrire la suite de son aventure fiscale, entre promesse d’exonération et vigilance face aux lignes en petits caractères.